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Jacques Ars

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- Colette-

 

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Nous sommes place Hoche -Rennes 35- tous les jours quand il fait beau et quand je ne suis pas en vacances. A Bécherel le premier dimanche du mois.

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COLETTE, Sidonie Gabrielle (1873 Saint-Sauveur-en-Puissaye-1954, Paris).

Mariée en 1893 à Willy, en 1912 à Henri de Jouvenel et en 1934 à Maurice Goudeket.

Vous trouverez tous les ouvrages courants à vendre sur notre site. Tous les Claudine écrit avec Willy sont relevés et vous serez surpris...

 

Ecrits :

Belles saisons. Construit comme Le Fanal bleu, j’aime beaucoup le Colette 1950, mélange de soumissions à son infirmité, de souvenirs, et de textes anciens. La mode pendant la guerre, la mode des années 30, à la garçonne : « « Vous prenez votre sein comme ça, vous le tirez en avant comme ça et vous le rabattez comme ça vers le bas en appuyant dessus. Autant pour l’autre... sous la robe, plus rien! J’ai appelé mon invention le sein plié » » (p.88). Les revues de nu aux Folies-Bergère : « Ma jeunesse est d’un temps qui aimait le potelé, et même le mamelu, aussi ai-je un faible pour la seule des beautés, lente à évoluer sur la scène, qui se réclame du genre double ponette » (p.125). « comme nous étions tout près de la scène, aucun relief épidermique, aucune veine gonflée n’eussent échappé à nos lorgnettes ». Ses tournées théâtrales dans les villes de province, Nantes, Lorient. Ses portraits, Proust avec un copain : « « Ah! Non, non, il n’est plus possible! Vous avez vu? Ces allures de jumeaux tendres! Ces manières de perruches inséparables! » » (p170). Ses lectures de Balzac qu’elle croit pédé : « il accorde une allégeance spéciale au héros que la nature a doué d’une chevelure noire et de deux yeux d’azur » (p.177). de longues pages sur l’agonie d’Anna de Noailles. Pour finir sur des souvenirs d’enfance, dans son Lot natal où régnait une Mme Jarry, parente de notre célèbre rennais... Références de lecture : Flammarion, 1955.

Chéri. « C'est rigolo, [cette fin d'été] 1906, il y a des moments où je crois que je couche avec un nègre ou un chinois » (p.39). Dans une ambiance très 1900, un quarteron de vieilles courtisanes qui « appellent de leurs souvenirs les passants et les amants de leur jeunesse préservée des vieillards, et se trouvent pures, fières, dévouées depuis trente années à des jouvenceaux rayonnants ou à des adolescents fragiles. C'est à elles qu'elle doit beaucoup cette chair fraîche! Et j'irais maintenant me pourvoir, pour ne manquer de rien dans mon lit, d'un vieux monsieur de ... de ... quarante ans? Pouah! Adieu tout, c'est plus propre... » (p.138). Chéri, fils de Charlotte et amant de Léa, n'aime que les vieilles dames...

Référence de lecture : Flammarion, 1937 (Select collection). Un livre que vous verrez souvent exposé, la couverture ci reproduite est génialement queer !

La Fin de Chéri. Les matrones amatrices de chairs fraîches sont devenues de vils fournisseurs de la guerre de 14 et Chéri se morfond en « pressant son passé, ressuscitant et inventant au besoin sa princière adolescence modelée, conduite par deux grandes mains robustes de femme, amoureuses, prêtes à châtier. Longue adolescence orientale, protégée, où la volupté passait comme un silence dans un chant [...] tout est foutu! J'ai trente ans » (p.147). Bref, Chéri s'ennuie et le lecteur aussi. Référence de lecture : J'ai lu, 1960.

Le Fanal bleu. Magnifique petit journal de l'après-guerre, mêlé de souvenirs, de regrets d'être handicapée : « Mais ce soir ils dorment, et moi je gis » (p.64). « Je date de trop loin pour perdre jamais tout à fait, devant la radio, le souvenir et la sensation du miracle » (p.52). « J'ai beau me poser en vieux garçon, c'est un plaisir encore très féminin que je goûte à être la seule femme des déjeuners Goncourt » (p.146). Petite lettre de son amie Moréno pendant la guerre de 14 où elle était infirmière : « Je continue ma besogne, parmi mes amputés des jambes qui sont gais, mes amputés des bras qui sont tristes... C'est une grande humiliation, peut-être la pire, pour un homme, que de ne plus pouvoir faire pipi tout seul » (p.114). Ne loupez pas, p.15, son étonnement de découvrir en Suisse, dans les années 47, le lait en abondance. Superbe!

Référence de lecture :Livre de poche, 1975.        

Le Pur et l’impur. Publié une première fois en 1932. Colette y fait le tour de ses amours lesbiennes : « qu’il me déplaît de palper froidement une création aussi fragile, et de tout menacée : un couple amoureux de femmes! » (p.119)., et de ses amis gays : « si je vous appelais monstres, quel nom donnerais-je à ce qu’on m’inflige pour normal? » (p.161). Un début dans une fumerie d’opium parisien; puis une description du milieu des amazones 1900, où l’on reconnaît son amie La Marquise de Morny; des descriptions de De Max, de Renée Vivien,... Voici une petite page assez « garçonne » : « Loulou, une belle blonde qu’elle avait, elle l’a mise dehors à moitié nue, la nuit, dans le jardin, pour lui apprendre à savoir ce qu’elle voulait, c’est à dire choisir entre elle, Lucienne, et le mari de Loulou. Avant que le jour se lève, Lucienne se penche sur le balcon : -Tu as réfléchi? Qu’elle fait. -Oui, dit l’autre, qui reniflait le froid. -Alors? -Alors, je retourne avec Hector. J’ai réfléchi qu’il peut faire quelque chose que tu ne peux pas faire. -Oh! Naturellement! Dit la Lucienne, avec son air empoisonné. -Non, dit Loulou, ce n’est pas ce que tu penses. Je n’y tiens pas tellement, à ce que tu penses. Je vais te dire. Quand nous sortons toutes les deux, quand on va à la campagne, au restaurant, quand on voyage ensemble, tout le monde te prend pour un homme, c’est entendu. Mais moi, ça m’humilie d’être avec un homme qui ne peut pas faire pipi contre un mur » (p.114).

Référence de lecture : Livre de poche, 1988.       

Chambre d'hôtel. Souvenir de ses premiers pas de femme indépendante qui, d'hôtel en hôtel, cherche l'aventure "pas plus que la chère fine ne vous épargne la fringale du cervelas, l'amitié éprouvée [ici Annie de Pène] et délicate ne vous ôte le goût de ce qui est neuf et douteux" (p.105), surtout quand il s'agit de draguer une petite dactylo à domicile dont la sœur est folle. D'autres pages à la montagne, grâce à la générosité d'une pute toute nature, à s'immiscer dans un couple qui l'attire. [Les hommes] "m'ont rendu la bonne chaleur offensante des regards, et cette cordialité de la concupiscence qui porterait un admirateur, venu le moment de vous baiser la main, à vous prendre gentiment une fesse" (p.96). Dernier souvenir, le comte de Adelsward de Fersen, "Blond, couvert d'un hâle brique, écrivait des vers et n'aimait pas les femmes. Mais il était si bien tourné pour plaire à toutes que l'une s'écria à sa vue : "Ah! Que de bien de perdu!"" (p.116).

Référence de lecture : Ferenczi et fils, 1946 (Le Livre moderne illustré).

 

Correspondances :

Lettres à Annie de Pène et Germaine Beaumont.

 

Etudes :

Chère Colette / par Marc Andry. Petit livre facile à lire mais qui a l’inconvénient d’être un peu hagiographique. Au fait, existe-t-elle encore la villa Rozven à St Malo, où Colette passa de nombreuses retraites et  écrit le Blé en Herbe ? Une petite maison donnée par son amante Missy qu’elle ne songea même pas à sauver de la misère quand elle fut vieille. Complétez cette lecture de Feu Willy pour les premières années parisiennes de Colette, et préférez le Colette amoureuse  par Geneviève Dorman. Référence de lecture : France-Loisirs, 1985.

Près de Colette / Maurice Goudeket                     

Colette amoureuse / par Geneviève Dormann « qui écrit ces lignes (après avoir) été renvoyée d’un collège religieux pour avoir lu et prêté Claudine à l’école  (p219). Elle met ici toute la science de sa voix rocailleuse pour nous donner une vision précise et extrêmement bien documentée d’inédits sur la vie de Colette qui « toute la journée, croque des grains d’ail comme des bonbons »(p186). Ou qui trafique au marché noir pendant la guerre de 14 « « Avez-vous dans vos relations mondaines, des personnes qui veulent de la reinette de Canada, pour provision ? J’en ai encore deux à trois cents kilos à vendre, le reste est déjà vendu. Je fournis l’emballage par des postaux de dix kilos, on me rend les paniers et le foin, on paie 1,50f de port par dix kilos, et je vends sept sous la livre » »(p124). Par contre, notre droitière Geneviève a une vision des plus macho de l’homosexualité féminine, du genre : elle ne fait l’amour avec des femmes que quand elle n’a pas d’homme sous la main ! « Colette, elle, est une lesbienne qui n’aime pas les femmes. La vérité c’est que toute sa vie, elle sera physiquement, sensuellement amoureuse de tout ce qui est bon, agréable à toucher, de tout ce qui réjouit les sens : hommes, femmes, mer, fleurs (…) »(p43). Dernière anecdote rapportée : « Anacréon, qui a aujourd’hui plus de quatre vingt ans se souvient des parties de fou rire rue de Beaujolais, avec Colette et Cocteau . » C’est nous, dit-il, qui avons inventé le mot « pédale », dans les années 35. Je connaissais un suisse qui écrivait des livres pornos et qui avait le goût des jeunes gens et en particulier des télégraphistes. Il les attirait chez lui en s’envoyant lui-même des pneumatiques. Cette histoire avait fait rire Colette qui me demandait tout le temps de ses nouvelles. « Comment va ta pédale ? »( à cause des bicyclettes des télégraphistes). Le mot avait amusé Cocteau qui l’avait répandu en ville » »(p207). Permettez-moi d’insister si vous vous lancez dans la lecture de Colette, beaucoup de ses écrits étant inspirés de sa vie, une lecture de sa biographie est indispensable pour comprendre les clefs de son œuvre. Celle-ci est vraiment bien. Référence de lecture : Poche, 1987.

Colette par Claude Chauvière.

 

Article de presse :

Colette et la marquise scandaleuse / Pierre Philippe. Colette et sa représentation érotique dans une revue érotique du Moulin Rouge avec son amie Missy, Marquise de Morny, en janvier 1907. Article de presse. Le Monde, 7 août 1998.

Livres en vente de l'auteur

COLETTE-WILLY.

Les Claudine, romans à très fort succès publiés de  I900 à 1903 sont toujours aussi modernes et osés, comme à l’époque la notion de tenue « à la Claudine ».

Ici une couverture de la huitième édition de l'année 1900 chez Ollendorff.

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